Un port à ouvrir sur les voies commerciales et culturelles du continent indo-européen
Si le port du Havre a connu des heures de gloire,il subit aujourd'hui une forte concurrence aussi bien mondiale qu’européenne ou même nationale. En effet, si l’on se fie aux classements, le port n’est que 58e à l’échelle mondiale, 8e en Europe, et 2e en France derrière Marseille.
Mais Le Havre perd du terrain sur ses concurrents de la Northern Range, cet ensemble de ports qui s’étendent sur 1000 km entre Le Havre et Hambourg. Un tel phénomène n’est pas cependant pas nouveau : déjà, en 1995 Le Havre accueillait 1 million de conteneurs, Anvers 2 millions et Rotterdam 5 millions. Face au « delta d’or » constitué de Rotterdam, Anvers et Zeebrugge, le port français souffre.
Mais pourquoi un tel écart ? Cela s’explique tout d’abord par la tradition marchande bien plus ancrée des trois ports précédemment cités. Anvers, par exemple, était déjà au moment de la création du Havre au 16e siècle un port au centre de l’économie mondiale. Anvers et Rotterdam sont aussi les deux ouvertures majeures de l’Europe vers le monde grâce à un hinterland très riche. Ils bénéficient de plus d’un excellent réseau fluvial les reliant au bassin rhénan, là où Le Havre apparaît encore comme enclavé. En outre, les pays du Nord et particulièrement l’Allemagne se tournent de plus en plus vers le commerce extérieur, alors que la France reste à la peine dans ce domaine.
Aujourd’hui l’enjeu majeur pour les ports est d’attirer les conteneurs, piliers de la mondialisation, car permettant les échanges massifs de produits manufacturés. C’est dans cette optique que fut inauguré en 2006 Port 2000, un terminal à conteneur long de 4km, et permettant d’accueillir les plus grands bateaux du monde. Cette volonté de s’inscrire dans un processus de mondialisation a permis au Havre d’occuper la première place nationale en termes de transit de conteneurs. C’est aussi le premier port dans le monde pour le trafic de vins et de spiritueux. Mais dans un contexte où 80 % du commerce international s’effectue par voies maritimes, le rapport annuel de la Cour des comptes du 8 février 2017 pointe du doigt une attractivité insuffisante des ports français, Le Havre en tête. Pour contrer leurs homologues du Nord, les ports de la vallée de la Seine (Le Havre, Rouen, Paris) se sont regroupés en 2012 sous le nom d’Haropa, formant un groupement d’intérêt économique.
Le Havre, future grande plaque tournante du commerce mondial ? Ce serait une belle histoire pour les futurs chercheurs en généalogie.