Violet Jessop, l’Insubmersible - Histoires d’ancêtres

Faire de la généalogie c’est aussi se plonger dans la vie de ses ancêtres. Des histoires communes, des histoires insolites…

Violet Jessop, l’Insubmersible - Histoires d’ancêtres

©️Wikimedia - HefePine23


Quel plaisir qu’est celui de pouvoir, grâce aux archives, revivre un fragment de vie passée. C’est l’idée de cette série Histoires d’Ancêtres. Nous avons décidé de mettre en lumière des personnes aux parcours originaux, peu communs, qui, à coup sûr, vous feront voyager, frissonner ou sourire… 


Après vous avoir contée la vie de la technophile Ada Lovelace, la survie d’Isabel Godin des Odonais ou encore le voyage du jardinier breton Auguste François Marie Glaziou vers Rio de Janeiro, partons désormais à la rencontre de Violet Jessop aussi connu comme l’Insubmersible… 



Née sous une bonne étoile


Violet Constance Jessop naît le 2 octobre 1887 à Buenos Aires, Argentine, de parents immigrés Irlandais, William et Katherine. Vous le verrez bien vite, à cette époque déjà, la mort n’est pas décidée à s’intéresser à Violet. En effet, elle est l’aînée de 9 enfants, dont 3 décéderont très jeunes et est atteinte de tuberculose. Il va sans dire que les médecins sont pessimistes quant à sa survie mais… Violet Jessop est née sous une bonne étoile. 


Au décès de son père, en 1903, la famille décide de s’installer en Angleterre. Sa mère est alors hôtesse à bord des paquebots de la Royal Mail Steam Packete Company. Plus tard, Violet n’aura pas d’autre choix que de suivre le chemin de sa mère et abandonner ses études pour gagner sa vie. 



Olympic, Titanic et Britannic 


Nous sommes en 1908, sa vie à bord de bateaux plus grands les uns que les autres ne fait que commencer. Elle s’engage d’abord sur l’Orinoco, au service de la Royal Mail; puis sur le Majestic, un bateau de la White Star Line. En 1911, elle sera affectée sur l’Olympic, un paquebot de la même compagnie, qui sera endommagé suite à une collision importante avec le Hawke dans le port de Southampton. Bien que cette collision ne soit sans grande conséquence, cet événement sera le premier d’une longue liste d’accidents maritimes vécus par Violet Jessop.


En 1912, Violet s’engage sur le bien connu Titanic, le navire-jumeau de l’Olympic. Mais quatre jours après le départ du paquebot, le 14 avril, vers 23h40, le Titanic heurte l’iceberg qui le fera sombrer. En tant qu’hôtesse, son rôle est d’aller réveiller les passagers et de les faire monter sur le pont des embarcations munis de leurs gilets de sauvetage.


Alors que près de 1500 personnes trouvent la mort, embarquée dans le canot 16, Violet survie au naufrage du Titanic et fait partie du faible pourcentage de passagers rescapés, 8 heures plus tard, par le Carpathia. 


S’il n’existe pas de proverbe équivalent à « quand on tombe de cheval, la meilleure chose à faire est de remonter en selle » pour parler d’une catastrophe maritime, Violet, elle, a bien compris que la meilleure chose à faire après un naufrage est de travailler à nouveau sur un paquebot. C’est pour cette raison d’ailleurs que l’Insubmersible Violet Jessop se retrouve à bord du Britannic en novembre 1916, en tant qu’infirmière. 


Comme le dit l’adage, « jamais deux sans trois », le navire-hôpital explose, sans doute après avoir heurté une mine et coule en moins d’une heure. Habituée des naufrages, Violet raconte dans ses mémoires qu’elle s’est empressée de récupérer sa brosse à dent avant d’évacuer, car celle-ci lui avait particulièrement manqué les jours suivants le naufrage du Titanic. Elle est évacuée dans un canot dont elle doit s’échapper avant que celui-ci ne soit abimé par les hélices du Britannic, se fracture le crâne contre une quille avant d’être récupérée et sauvée dans une seconde embarcation. 



Une fin de vie à terre


Violet Jessop continuera pendant des années à travailler dans l’équipage des paquebots de la White Star Line, de la Red Star Line et de la Royal Mail Line. La Seconde Guerre mondiale l’oblige a travailler à terre, elle se marie, divorce, et retourne en mer jusqu’en 1948… Retraitée, après 42 ans en mer, elle se consacre alors à la rédaction de ses mémoires avant de mourir à 84 ans d’une broncho-pneumonie. 

Violet Jossep, l’hôtesse insubmersible, aura survécu à trois naufrages… chance ou malchance ? À vous d’en juger ! Notez par ailleurs qu’à ses débuts, aucune compagnie ne souhaitait l’employer… trop jeune, trop belle et donc trop distrayante pour l’équipage. Elle raconte plus tard qu’on l’a demandé trois fois en mariage en mer… 



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