Fille-mère : un parcours difficile au sein de nos généalogies

Dates clés, registres utiles : comment retrouver des informations sur une fille-mère ? Et, si possible, sur le père inconnu ?

Fille-mère : un parcours difficile au sein de nos généalogies

© Gallica - BnF


Aux siècles derniers, on parlait de fille-mère pour désigner toute femme ayant eu un ou plusieurs enfants hors mariage. Le cas de ces mères est difficile, marqué par la peur et la détresse. Pour éviter le déshonneur, beaucoup ont été obligées de cacher leur grossesse, d’accoucher seule (ou sous la confiance d’une sage-femme) voire même d’abandonner leur enfant. 


A l’époque, l’avortement est puni par la loi - il doit rester secret mais il reste extrêmement dangereux pour les mères qui n’ont, en plus, pas toutes les moyens de payer les services d’une « faiseuse d’anges ». C’est pourquoi, de nombreuses filles-mères se verront dans l’obligation d’abandonner leur enfant. 


En fouillant divers registres, même l’état-civil, il est parfois possible de retrouver le père biologique - qui peut reconnaître l’enfant au moment du mariage quelques années après. Mais cela reste rare. Le plus souvent, même si le père est connu au sein du village, il ne sera jamais inquiété. Reste à la jeune fille-mère, déshonorée, de trouver un homme à épouser. Celui-ci pourrait envisager de reconnaître cet enfant qui n’est pas de lui au moment du mariage. 



Le parcours d'une fille-mère et des enfants en quelques dates


1556 : pour limiter le nombre d’infanticides suite à des relations et grossesse hors mariage, un édit de Henri II rend obligatoire les déclarations de grossesse pour les filles non mariées et les veuves. Les femmes qui ne s’y plient pas risquent la peine de mort. 


1638 : la congrégation Saint Vincent de Paul fonde l’Oeuvre des enfants trouvés et instaure le placement des enfants chez des nourrices afin d’améliorer la situation des enfants des filles-mères et abandonnés.


1793 : la Convention du 9 août rend la Nation responsable des enfants orphelins et abandonnés et prévoit, dans chaque département, une assistance aux filles-mères.

1804 : le Code de Napoléon interdit la recherche en paternité (hors grossesse issue d’un viol) et autorise la recherche en maternité par l’enfant. 


1811 : un décret prévoit trois catégories d’enfants recueillis dans les hospices : les enfants trouvés, abandonnés et les orphelins. A la même époque, des tours au sein des hospices de l’Assistance publique pour enfants abandonnés permettent aux mères d’y laisser leur enfant en restant anonymes. Mais elles seront supprimées en 1850 car jugées trop incitatives. Elles seront remplacées par des bureaux d’accueil pour essayer d’offrir des solutions aux jeunes mères dans le besoin.



Les registres utiles pour trouver des informations sur une fille-mère


Vous venez de tomber sur un acte de naissance d’un enfant né de père inconnu et vous recherchez des informations sur la mère ? Voici quelques ressources utiles :

- L’état-civil, à la recherche d’acte de mariage, d’acte de reconnaissance ou d’acte de décès qui pourraient vous donner de nouvelles indications.


- Les registres des enfants abandonnés, trouvés et assistés, dossiers sur l’assistance publique, protection maternelle et infantiles - aux AD, dans la série X - Assistance et prévoyance, puis dans la sous-série 3X.


Le service des archives de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur - qui a été chargé de recueillir des jeunes filles mineurs en France, en Belgique et aux Pays-Bas.


Le registre d’accouchement de filles-mères tenu par l’administration de l’hospice de la Charité à Lyon - sous-série 5Q.


Les registres de déclaration et d’inscription des accouchement, registres d’observations médicales des accouchements et dossiers médicaux - aux AD, série B ou série E, ou série HDEPOT, sous-séries F et Q.


💡 Il existe un groupe Facebook uniquement dédié aux filles-mères en généalogie, vous pourriez y trouver de l’aide !

 

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