L’importance des prénoms en généalogie : révélateurs d’histoire familiale

Au même titre que les noms de famille, les prénoms de nos ancêtres et collatéraux revêtent une grande importance au sein de nos arbres généalogiques.

L’importance des prénoms en généalogie : révélateurs d’histoire familiale


Véritable phénomène de mode, choix original ou prénom en héritage, décider comment appeler un enfant n’est jamais facile pour les parents.

L’origine des prénoms

Petit cours d’étymologie : le prénom, du latin "praenomen", désigne depuis la Rome antique un nom situé avant le nom de famille pour distinguer les individus.

À l’origine et au sein des petits groupes, seul le nom (ce que l’on peut considérer aujourd’hui comme un prénom) suffisait pour définir l’identité d’une personne. C’est seulement quand il n’a plus suffi que les patronymes et les surnoms sont apparus.

Jusqu’à la fin du Moyen Âge, en France, on portait un nom de personne, ou un nom de baptême (celui d’un des saints du jour de la naissance souvent) suivi, si besoin, d’un nom pour se distinguer : selon l’origine géographique, le lieu de résidence, la filiation, le métier… Les patronymes que nous connaissons aujourd’hui sont d’ailleurs le plus souvent issus de ces moyens de distinction.

C’est ainsi que le nom "de distinction" a pris l’unique place de nom et que les noms de baptême sont alors devenus des pré-noms.

La religion a longtemps tenu une place importante dans le choix des prénoms. Pendant longtemps, les parents s’en sont tenus aux prénoms des Saints, et l’Église catholique a veillé à ce que des prénoms « profanes ou ridicules » ne soient pas donnés aux enfants jusqu’à publier des listes de prénoms autorisés.

La loi du 11 germinal an XI obligeait les parents à donner un prénom issu de calendriers ou de personnages historiques. Et en avril 1966, premier assouplissement, les prénoms régionaux, composés, issus de diminutifs ou tirés de la mythologie sont autorisés.

Aujourd’hui et depuis la loi de 1993 qui a permis une diversification importante des prénoms, les influences sont bien plus nombreuses et internationales. La loi autorise même à inventer un prénom tant qu’il répond aux critères du Code civil et qu’il ne va pas à l’encontre de l’intérêt de l’enfant.

Les officiers d’état civil avaient et ont toujours le pouvoir d’accepter ou de refuser un prénom au moment de la déclaration de naissance.

Les prénoms comme indices généalogiques

Les prénoms ont aussi le pouvoir de nous raconter des histoires, notre histoire. Au fil des générations, les prénoms se transmettent, se transforment et portent en eux les récits de traditions, de culture et de vie de famille. Ils sont les témoins de l’évolution de notre famille à travers le temps.

Les prénoms sont donc les vecteurs des traditions familiales, des origines culturelles de la famille, de l’importance d’événements historiques, des migrations, des tendances générationnelles et des célébrations religieuses. Les noms des parrains et marraines ainsi que les surnoms et les diminutifs sont tout autant utiles pour se rendre compte du passé de nos ancêtres.

Il n’est pas rare, en généalogie, de retrouver un même prénom de génération en génération. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène : héritage culturel et traditionnel, respect pour les aînés, pratique religieuse, perpétuation des souvenirs suite à un décès, sentiment d’appartenance ou même économie de temps.

En généalogie, toujours, il est important de comprendre la nuance entre le prénom de baptême et le prénom usuel. Il vous est peut-être déjà arrivé d’ailleurs de trouver différents prénoms pour une même personne dans les actes d’état civil. Le prénom de baptême est le prénom que l’on peut retrouver dans l’acte de baptême ou acte de naissance. Tandis que le prénom usuel est celui par lequel la personne est couramment connue et appelée au quotidien. Cette distinction est essentielle pour garantir la précision de vos recherches généalogiques et éviter les erreurs d’identification (homonymes).

Éviter les pièges sur les prénoms en généalogie

Nous vous en parlions un peu plus haut, il est important d’éviter les erreurs d’identification concernant vos ancêtres. En effet, à une époque où les prénoms étaient moins nombreux et surtout transmis de génération en génération, les confusions peuvent être nombreuses. C’est en étant rigoureux dans vos recherches et en multipliant les sources (actes de naissance, actes de mariage et autres registres) que vous pourrez vous assurer de l’identité d’un ancêtre.

D’autres défis peuvent également se présenter à vous, comme des variations orthographiques sur un même prénom voire même l’utilisation de prénoms différents mais proches (par exemple : Gilette et Gilonne, Perrine et Pétronille, Yvonne ou Guyonne…). Aussi, vous pouvez être confronté à des abréviations dans certains registres. Si c’est le cas, difficile parfois de savoir que « Jn » est l’abréviation de Jean, « Mie » celle de Marie ou « Mte » celle de Marguerite… Il est donc important de lire plusieurs fois un acte, de vérifier et croiser ses sources, mais aussi de se faire aider par la communauté de généalogistes dans la lecture d’un acte ancien si besoin.

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter ces quelques ressources : 

prenomstat.com : le site de statistiques des prénoms donnés en France de 1920 à 2020

insee.fr : le classement des prénoms en France depuis 1900

Nelly, ancêtre du Poitou : une étude de cas, prénoms et généalogie, par la blogueuse du même nom

La saga des prénoms : études statistiques des prénoms de la généalogie d’Hervé Fauve




🌳 Partez sur les traces de vos ancêtres et de leurs prénoms en vous inscrivant gratuitement sur Geneafinder

Inscription Geneafinder

Ces articles que vous pourriez aimer