Retour sur les pandémies les plus meurtrières dans le monde, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours.
©️Gallica - BnF
Le 30 janvier 2020, l’Organisation mondiale de la Santé qualifiait l’épidémie de coronavirus d’ «urgence de santé publique de portée internationale». Très vite, ce virus apparu dans la ville de Wuhan en Chine est propagé dans le monde entier. On parle alors de pandémie, puisqu’il s’agit d’une « épidémie étendue à toute la population d’un continent, voire au monde entier ».
Retour sur les pandémies les plus meurtrières dans le monde, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours.
Au début de l’été 430 av. J.C., une maladie se propage très vite au sein de la ville d’Athènes. Elle est présentée comme étant tout à fait inédite par Thucydide qui rapportera les faits dans le Livre II de son Histoire de la guerre de Péloponnèse. Les manifestations cliniques montrent de forts maux de tête, une toux violente, l’éruption d’ampoules et d’ulcères et une fatigue extrême. Le chroniqueur rapporte que même les charognards ne s’approchent pas des cadavres. S’ils le font, ils meurent.
Plusieurs interprétations médicales sont données. En se basant sur les écrits de Thuvydide, près de 15 diagnostics seront proposés par des universitaires : typhus, variole, rougeole, fièvre typhoïde ou fièvre Ebola… D’autres attestent qu’il ne s’agit pas d’une seule maladie mais bien de plusieurs constituant un ensemble aux syndromes divers mais non moins féroces.
On compte deux vagues épidémiques, la première de 430 à 428 et la seconde de 428 à 426, terrassant les Athéniens. Certains historiens estiment qu’il y aurait eu près de 200 000 victimes de cette épidémie potentiellement née en Ethiopie et passée en Egypte et en Libye avant d’arriver en Grèce.
Nous sommes au Moyen-Âge cette fois, aux alentours de 1346, quand une pandémie de peste touche l’Eurasie et l’Afrique. Cette maladie arrivée de Chine par la route de la soie se répand à une vitesse folle et fait d’importants dégâts démographiques, socio-économiques et religieux. Le médecin et écrivain allemand Justus Hecker (1795-1850) décrit cette pandémie comme un véritable facteur de transformation de la société médiévale.
L’Europe n’a pas d’autre choix que de mettre en place de nouveau règlements sanitaires. Plusieurs villes interdisent l’entrée de voyageurs, se confinent totalement et mettent en place des quarantaines jusqu’en 1352.
Les historiens estiment que près de 40% de la population européenne auraient succombé à la maladie, soit entre 30 et 45 millions de personnes, un chiffre qui monte jusqu’à près de 200 000 morts dans le monde.
Les épidémies de choléra sont nombreuses. Plusieurs toucheront la France, notamment entre 1829 et 1837, 1840 et 1860, 1863 et 1875. Cette maladie venue d'Asie en passant par la Russie ravage les populations du XIXe siècle.
Diarrhées intenses, vomissements, déshydratation, les cadavres se font nombreux en un temps record. Les déplacements de populations augmenteront la propagation de la maladie qui fera plus d’un million de morts dans le monde.
Encore aujourd’hui, la maladie frappe les pays dont les conditions sanitaires favorisent sa propagation.
Source : https://www.biusante.parisdescartes.fr/histmed/image?CISB0631
Autre fléau de la Première Guerre Mondiale, cette épidémie aurait tué entre 50 et 100 millions de personnes entre 1918 et 1919. Possiblement arrivée d’abord aux Etats-Unis, on la surnomme « Grippe Espagnole » car c’est en Espagne que cette souche sera particulièrement virulente et meurtrière.
Cette grippe est extrêmement contagieuse et la fièvre et des surinfections bactériennes tuent rapidement, en une dizaine de jours.
Il est dit de cette grippe qu’elle se serait progressivement diluée dans la grippe « douce » et qu’elle aurait muté au fur et à mesure pour être plus mortelle.
Pour en savoir plus, consultez notre article 70+ ressources sur les épidémies qui ont marqué l’Histoire.