Retour sur quelques tendances de cette années et leurs origines anciennes…
©️Gallica - BnF
La vie est un éternel recommencement au même titre que la mode… Les tendances de cette année 2020 sont propres à notre époque mais pour faire du nouveau, il faut bien souvent s’inspirer du vieux.
Nos ancêtres, plus ou moins proches, pourraient être surpris de nos articles de mode actuels. Car 2020 ne déroge pas à la règle et les influenceurs modes empruntent et s’approprient ce qui a déjà été fait. Retour sur quelques tendances de cette années et leurs origines…
Il est revenu en force cet été (certains prédisent même qu’il détrônera le short en jean) et se portera même cet hiver, le bermuda n’est pas tout jeune.
C’est l’armée britannique qui le rend populaire au XIXe siècle. Stationnées dans des régions tropicales, ils ont obtenu l’autorisation de raccourcir leurs pantalons pour mieux supporter les températures chaudes à condition de garder leurs blazer, cravate et chaussettes montantes. Son nom vient des Bermudes, l’archipel d’Amérique du Nord qui a largement adopté la tenue au point même d’en être devenu un élément du costume national porté par les policiers et l’aristocratie locale.
Chez nous ce sont plutôt les enfants ou les sportifs qui porteront le bermuda jusqu’aux années 1960 et l’arrivée de tenues plus confortables. Les femmes s’approprient le bermuda déjà en 2014 pour son côté sport-chic. Cette année, on le porte en tailleur, en cuir ou en velours.
On l’aime pour sa taille haute, sa coupe ample et son ourlet plus étroit, le pantalon ballon ou Slouchy jean semble être la nouvelle tendance mode.
Mais son origine ne date pas d’aujourd’hui, le pantalon ballon ou largeot est à l’origine un pantalon de travail créé en 1896 par Adolphe Lafont spécialiste des vêtements professionnels (et aussi le créateur de la salopette).
A l’époque, on distingue quatre couleurs de largeot pour différents métiers : l’écru pour les tailleurs de pierre et sculpteurs, le noir pour les charpentiers et couvreurs, le bleu pour les charpentiers de marine et le marron pour les menuisiers et ébénistes.
Le largeot est raide, on ne lave pas mais on le bat et on le brosse et il est rétrécie aux chevilles pour éviter les chutes. On retrouve sur ce pantalon une poche passepoilée sur la cuisse (pour y mettre une jauge, un mètre, un crayon), une patte de serrage (pour y accrocher un marteau) et une poche à gousset. S’il était à l’origine destiné aux compagnons du bâtiment (comme costume de cérémonie également), les citadins et bourgeois se sont laissés séduire par ce pantalon de travail.
Source : https://blog.largeotetcoltin.com/presentation/
On le voit partout, à motifs, flashy, oversize, le tailleur est une valeur sûre dans nos garde-robes, un classique. Emprunté aux hommes, le tailleur est aussi un symbole de la libération du statut social des femmes à une certaine époque.
Mais à l’origine de cet ensemble bien connu, c’est d’abord la hongreline qui se démocratise chez les femmes au XVIIe siècle. Cette veste cintrée, agrafée sur le devant, portée avec une jupe, permet aux femmes de monter à cheval.
Le tailleur pour femme, veste et jupe, est créé en 1870 par l’anglais John Redfernau. C’est la pièce phare de l’année 1920, symbole d’élégance et de style. Il faudra attendre les année 1960 pour voir des femmes porter un tailleur avec une veste et un pantalon.
Ce petit rembourrage sur l’épaule tiré de l’uniforme militaire refait surface dans nos placards !
Après une apparition dans les années 40 puis dans les années 80, nos t-shirts et nos vestes s’en accommodent de nouveau.
Les épaulettes, portées par les femmes, sont liées à la seconde Guerre Mondiale. Les femmes remplacent les hommes dans les usines et s’inspirent des tenues militaires de leurs hommes partis au combat. En rendant la silhouette plus imposante, l’épaulette accompagne les femmes dans leur quête de pouvoir.
Les manches bouffantes ou ballon habillent largement les bras des femmes en cette année 2020.
L’origine de cette mode est pourtant bien ancienne. Dès la Renaissance, hommes et femmes
s’habillent de ces paires de manches bouffantes à associer à plusieurs tenues.
Plus tard, à la belle époque, des manches surdimensionnées deviennent de nouveau à la mode, on parle plutôt de manches Gigot.