Les noms de famille, ces témoins d'une culture commune
«Onomastique». Ce mot ne vous dit peut-être rien, mais il peut pourtant signifier beaucoup dans une généalogie. Cela consiste en effet en l’étude des noms de famille et de leur histoire. Car les noms de famille ne sont pas choisis au hasard, bien au contraire, ils sont bien souvent porteurs d’une histoire insoupçonnée. Penchez vous sur le vôtre, vous serez surpris !
En France, l’usage des noms de famille a été imposé grâce à l’ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539. En Europe, ils sont devenus courants entre les X et XVe siècles, et selon la tradition sont transmis par le père, même si cela a évolué ces dernières années, dans un soucis d'équité. Belle initiative !
En Europe, les noms de famille ont quasiment tout le temps une signification. On peut les classer en cinq catégories : les professions (Müller, nom le plus courant en Allemagne signifie «meunier»), les couleurs (Rossie = rouge en Italie), les surnoms, souvent en rapport avec des caractéristiques physiques (de Jong aux Pays Bas qui signifie le jeune ), les noms liés aux patronymes qui peuvent se traduire par « fils de ... » qu’on retrouve surtout dans les pays nordiques et se terminant en -sen ou -son (Henricksen = le fils d’Henri). Il n'y a qu'à regarder l'équipe de football de Norvège pour se rendre compte de la fréquence de ces suffixes : Johansen, Henricksen, Hansen...
De nombreux noms de famille sont aussi liés à la toponymie, c’est-à-dire au lieu de naissance, de travail, de vie… ( Par exemple Horvath, nom le plus répandu en Slovaquie et qui indique que la personne a des ancêtres Croates ).
Il est très intéressant d’étudier la répartition des noms de famille en Europe et dans le monde, ainsi on peut voir les similarités culturelles des différentes sociétés, de même que l’héritage d’une histoire commune. Des pays proches géographiquement comme la Pologne, la République Tchèque et la Slovénie ont le même nom de famille le plus courant, «Novak», (en Serbie, Novak est un prénom, pensez à Novak Djokovic).
Les pays nordiques comme le Danemark, avec Jensen « fils de Jen », la Suède avec Johansson (fils de Johan) ou encore la Norvège avec Hansen (fils de Hans) ont tous pour nom de famille le plus attribué des patronymes (liés au père).
Certains pays ont des particularités, ainsi en Islande, 9 personnes sur 10 n’ont pas de nom de famille ! En effet, le nom de chaque personne est constitué du prénom du père suivi de « fils de » et ne se transmet donc pas de génération en génération. Un enfant dont le père a pour prénom Jon aura comme nom de famille Jonsson. Il transmettra ensuite à son fils son propre pénom en guise de nom.
En France, les noms de famille ont des origines diverses du fait de la richesse des influences qu’a connue le pays au fil des âges et varient beaucoup en fonction des régions. Ainsi, le nom le plus porté est «Martin» qui résulte d’une influence de la mythologie romaine. Il vient de Mars, le dieu de la guerre.
Même si le sens des noms de famille a tendance à se perdre avec le temps, il reste une donnée très intéressante pour n’importe quel généalogiste même si on a tendance à le négliger ou à l’utiliser uniquement comme un outil sans vraiment chercher à connaître son origine.